Championnats du monde d'athlétisme 2023 : La France et l'Inde décrochent leurs premières médailles
5 minutesChampionnats du monde d’athlétisme 2023 : les relayeurs évitent la Fanny aux Bleus, l’Inde s’éveille grâce à Neeraj Chopra
Lors d’une riche dernière soirée, plusieurs nations - dont la France grâce au 4 x 400 mètres et l’Inde au lancer du javelot - ont remporté in extremis leur première médaille.
La France et l’Inde décrochent leur première médaille
Les Bleus ont sauvé l’honneur en décrochant la médaille d’argent du 4 x 400 mètres mais, dimanche à Budapest, il y avait sept finales lors d’une dernière soirée riche en événements. Hormis la France, l’Inde, le Pakistan et le Bahreïn ont aussi décroché leur première médaille de ces 19es championnats du monde. Quarante-six nations figurent au classement des médailles, survolé par les Etats-Unis.
Déjà premier champion olympique de l’histoire de son pays en athlétisme à Tokyo en 2021, Neeraj Chopra a récidivé à Budapest en devenant le premier champion du monde indien dans ce sport qui ne cesse de se mondialiser. Chopra a lancé à 88,17 mètres dès son deuxième essai. Il s’impose devant un autre représentant du sous-continent indien, le Pakistanais Arshad Nadeem (vainqueur des Jeux du Commonwealth 2022), qui a lancé à 87,82 mètres. Le médaillé de bronze est issu d’une nation traditionnelle du lancer du javelot, le Tchèque Jakub Vadlejch (86,67 mètres). Deux autres Indiens, Kishore Jena et DP Manu, prennent la 5e et la 6e place.
Comme le champion du monde 2015 du lancer du javelot, le Kényan Julius Yego, Chopra a d’abord perfectionné son geste en regardant des vidéos de Jan Zelezny, recordman du monde de la spécialité, triple champion olympique et triple champion du monde. Le lanceur de javelot indien est en train de se bâtir à 25 ans un magnifique palmarès : champion olympique, champion du monde et vice-champion du monde. L’an dernier, en Oregon, il avait été devancé par le Grenadin Anderson Peters.
Nation émergente de l’athlétisme, l’Inde a aussi qualifié son équipe de relayeurs 4 x 400 mètres en finale. Au saut en longueur, deux de ses représentants - meilleurs performeurs mondiaux de la saison avant les championnats du monde - étaient présents en Hongrie même s’ils n’ont finalement pas brillé. L’un, Murali Sreeshankar, a été éliminé en qualifications. L’autre, Jeswin Aldrin, a pris la 11e place en finale.
L’équipe de France évite le zéro pointé
On ne l’attendait plus et elle est venue lors de l’avant-dernière épreuve de ces Mondiaux. Cette médaille d’argent ne change pas complètement la nature d’un bilan très décevant mais permet à l’athlétisme français d’éviter l’humiliation d’un zéro pointé.
L’équipe de France du 4 x 400 mètres, composée de Ludvy Vaillant, Gilles Biron, David Sombe et Téo Andant, a décroché une belle médaille d’argent, en battant le record de France de la spécialité (2 minutes 58 secondes 45 centièmes). Les vainqueurs états-uniens s’imposent avec aisance en 2 minutes 57 secondes et 31 centièmes. Les Britanniques complètent le podium.
Winfred Mutile Yavi est la nouvelle championne du monde du 3 000 mètres steeple, quatrième chrono le plus rapide de tous les temps en 8 minutes 54 secondes et 29 centièmes. Celle qui est née au Kenya et qui a été naturalisée en 2015 devance d’une poignée de secondes ses deux anciennes compatriotes kényanes, Beatrice Chepkoech et Faith Cherotich. A 23 ans, elle suit une courbe de progression intéressante : 10e en finale olympique en 2021, 4e en finale mondiale en 2022 et désormais 1re en 2023.
Alice Finot impressionne en prenant la 5e place du 3 000 mètres steeple
Distancée à un tour de l’arrivée, à la 10e place, la Française Alice Finot a réalisé un dernier tour impressionnant pour prendre une excellente cinquième place, améliorant une nouvelle fois son record de France de 4 secondes : de 9 minutes 10 secondes et 4 centièmes à 9 minutes 6 secondes et 15 centièmes. Finot égale Sophie Duarte, dernière athlète tricolore cinquième d’un 3 000 mètres steeple lors des championnats du monde 2007.
Jakob Ingebrigtsen remporte l’or sur le 5 000 mètres
Battu par un Britannique pour la deuxième fois consécutif en finale mondiale du 1 500 mètres, Jakob Ingebrigtsen a fait à Budapest, comme à Eugene l’an passé, en s’imposant finalement sur le 5 000 mètres.
Lors d’une course qui s’est fortement accélérée dans le dernier tour - un scénario favorable aux excellents coureurs de 1 500 mètres - Ingebrigtsen a souffert mais il a dépassé dans les derniers mètres l’Espagnol Mohamed Katir pour remporter la médaille d’or en 13 minutes 11 secondes et 30 centièmes. La médaille de bronze est revenue au jeune Kényan Jacob Krop.
Le prodige du demi-fond norvégien a moins survolé les débats qu’à l’accoutumée « J’ai été infecté par un virus dimanche Je ne me sens pas très bien durant ces championnats Je voulais courir et faire de mon mieux Ce n’était pas une expérience très plaisante mais grâce au soutien du public, j’ai réussi », a-t-il expliqué.
A 22 ans, il se construit quand même un palmarès impressionnant en plein air : un titre olympique, deux titres mondiaux et deux médailles d’argent mondiales. Le Français Jimmy Gressier a pris une encourageante 9e place.
Keely Hodgkinson échoue de peu mais rêve de l’or aux Jeux olympiques
La coureuse britannique enchaîne une troisième deuxième place consécutive lors des trois dernières grandes compétitions d’athlétisme. Déjà médaillée d’argent lors des JO 2021, des Mondiaux 2022, elle a une nouvelle fois échoué d’un rien dans sa quête de l’or.
C’est la Kényane Mary Moora qui l’a emporté en 1 minute 56 secondes et 3 centièmes. Hodgkinson termine à 31 centièmes tandis que l’Américaine Athing Mu, longtemps en tête, a craqué dans la dernière ligne droite (1 minute 56 secondes et 61 centièmes).
A Paris, lors des prochains Jeux olympiques, Keely Hodgkinson tentera de monter sur la plus haute marche du podium. Elle sera l’une des têtes d’affiche d’une excellente équipe de demi-fond britannique qui a encore brillé cet été en Hongrie.
Les Pays-Bas remportent l’or dramatique du 4 x 400 mètres
Les relayeuses du 4 x 400 mètres de l’équipe des Pays-Bas ont arraché in extremis l’ultime médaille d’or de ces championnats du monde. Grâce à un dernier tour époustouflant de Femke Bol, les Néerlandaises (avec aussi Eveline Saalberg, Lieke Klaver, Cathelijn Peeters) ont supplanté sur le fil les Jamaïcaines. Les Britanniques terminent à la troisième place.