La Voix du Nord : Gérald Darmanin prédit une victoire certaine de Marine Le Pen en 2027
4 minutesGérald Darmanin : Une victoire probable de Marine Le Pen en 2027
Le ministre de l’Intérieur, Gérald Darmanin, a déclaré dans une interview accordée à La Voix du Nord que l’élection de Marine Le Pen en 2027 était “assez probable”. Selon lui, si le camp présidentiel ne parvient pas à retenir la majorité des classes populaires et moyennes du côté du Rassemblement national (RN), cette victoire deviendrait réalisable.
Un candidat qui représente toutes les classes de la société
Le ministre estime que pour contrer cette montée en puissance du RN, il est essentiel de présenter un candidat qui ne se base pas uniquement sur les gagnants de la mondialisation et les élus des centres-villes. Selon lui, cela ne représente pas une majorité de 51% des voix. Il met donc en garde contre le risque de perdre la majorité des classes populaires et moyennes au profit de Marine Le Pen. Les cadres supérieurs ne pourraient alors pas les conduire au second tour.
Répondre aux préoccupations des classes populaires
Gérald Darmanin, qui organise sa rentrée politique dans son fief électoral de Tourcoing, met l’accent sur l’importance de la question sociale. Selon lui, c’est sur ce terrain que Marine Le Pen pourrait être élue en 2027, et non sur la question migratoire. Il rappelle l’élection de Nicolas Sarkozy en 2007 qui était basée sur la question du travail, et non sur l’identité nationale. Pour contrer cette montée du RN, il est donc essentiel de s’attaquer aux problématiques sociales.
Le ministre propose plusieurs idées pour répondre aux attentes des classes populaires, telles qu’un retour de l’autorité à l’école et dans la rue, plus de fermeté de la part de la justice et des forces de l’ordre, ainsi que la possibilité de vivre dignement du fruit de leur travail.
Avec cette rentrée politique, Gérald Darmanin entend mettre en avant ces enjeux sociaux, afin d’éviter une victoire du Rassemblement national en 2027.
Gérald Darmanin demande un décalage de la baisse des impôts de production des entreprises et des efforts sur les salaires
L’ancien dirigeant des Républicains (LR) et soutien d’Emmanuel Macron depuis 2017, Gérald Darmanin, a récemment plaidé en faveur du décalage de la baisse des impôts de production des entreprises. Il souhaite également que certaines entreprises fassent des efforts en ce qui concerne les salaires. M. Darmanin souligne également l’importance de prendre en compte les difficultés des familles monoparentales qui peinent à s’en sortir. Il estime que ces familles forment un nouveau prolétariat qui nécessite une attention particulière. De plus, il critique la réforme des retraites en soulignant qu’elle demandait aux travailleurs de travailler davantage dans les conditions actuelles, ce qui pose problème.
Gérald Darmanin exprime sa frustration de ne pas pouvoir exprimer son avis politique
Interrogé à propos du récent remaniement ministériel, Gérald Darmanin affirme avoir toujours pensé que le président de la République ne changerait pas de gouvernement car il considère que cela serait trop prématuré. Selon lui, un remaniement devrait avoir lieu lorsque le gouvernement rencontre des difficultés au Parlement ou perd une élection. Cependant, il admet éprouver parfois de la frustration de ne pas pouvoir exprimer son avis politique. Il déclare avoir partagé cette préoccupation avec le président et affirme qu’il est important de laisser les différentes sensibilités politiques s’exprimer. Il ajoute qu’il n’a pas la même sensibilité politique que Bruno Le Maire, mais cela ne l’empêche pas d’apprécier de travailler avec lui au sein du gouvernement.
M. Darmanin obtient du président Macron une plus grande liberté d’expression de sa sensibilité politique
Gérald Darmanin affirme avoir obtenu du président Macron la possibilité de pouvoir exprimer davantage sa sensibilité politique. Cette avancée semble accélérer le calendrier politique au sein de la majorité, notamment dans la perspective de 2027, lorsque Emmanuel Macron ne pourra plus se représenter à la présidence. Malgré cela, certains membres de la majorité, tels qu’Elisabeth Borne et Stéphane Séjourné, estiment que les idées doivent primer sur les ambitions personnelles et que les sensibilités politiques ne doivent pas être privilégiées. Ils suggèrent ainsi que l’unité et la cohérence du parti présidentiel devraient être mises en avant.