Photo non contractuelle
Mort mystérieuse d'Evgueni Prigojine, chef de Wagner : Les théories s'intensifient autour de l'accident aérien
Articles similaires

Mort mystérieuse d'Evgueni Prigojine, chef de Wagner : Les théories s'intensifient autour de l'accident aérien

 4 minutes

Mort d’Evgueni Prigojine, le patron de Wagner : Les interrogations sur l’accident

Le 23 août, Evgueni Prigojine, chef du groupe paramilitaire russe Wagner, son adjoint et huit autres passagers sont morts dans le crash d’un petit avion privé, suscitant de nombreuses interrogations sur les circonstances de l’accident.

Les détails de l’accident et l’enquête en cours

L’avion, immatriculé RA-02795, a décollé de Moscou en direction de Saint-Pétersbourg et a parcouru environ 180 kilomètres avant de disparaître des radars. Le jet se trouvait alors à une altitude de 8 000 mètres. Une heure plus tard, des vidéos montrant la carcasse en feu de l’avion confirment qu’il s’agit bien du même appareil.

Le site du crash a été localisé dans une prairie au sud du village de Koujenkino, dans la région de Tver. Plusieurs corps ont été retrouvés, mais leur identification n’a pas encore été possible. Une enquête a été ouverte pour déterminer les causes de l’accident et établir d’éventuelles violations des règles de sécurité du transport aérien.

Accusations et théories sur l’origine de l’accident

La chaîne Telegram Grey Zone, proche de M. Prigojine et du groupe Wagner, accuse explicitement l’armée russe d’avoir abattu l’avion avec un missile antiaérien. Elle s’appuie sur des témoignages de personnes ayant entendu “deux explosions caractéristiques du travail de la défense antiaérienne” ainsi que sur des traces observées dans les vidéos du crash diffusées en ligne.

Le ministère des situations d’urgence russe a annoncé que les dix personnes à bord de l’avion, dont Evgueni Prigojine et son bras droit Dmitri Outkine, sont décédées. Les corps ont été retrouvés et les recherches sont maintenant terminées, mais leur identification n’a pas été précisée.

Le chef de Wagner, Evgueni Prigojine, aurait été éliminé par le Kremlin

Le célèbre chef russe Evgueni Prigojine, qui était connu en tant que « cuisinier de Poutine » et aurait bâti sa fortune grâce à des contrats publics, aurait été éliminé par le Kremlin. Prigojine avait fondé Wagner, une armée privée composée de vétérans russes. Cette milice avait été déployée notamment lors du conflit en Ukraine, où elle a affronté les forces ukrainiennes aux côtés de l’armée russe.

Une rébellion contre l’état-major russe et un exil en Biélorussie

Après avoir revendiqué la prise de Bakhmout, une ville de l’est de l’Ukraine, Prigojine avait lancé une rébellion contre l’état-major russe et le ministre de la défense, Sergueï Choïgou. Accompagné de ses hommes, il avait brièvement capturé des sites militaires dans le sud de la Russie avant de se diriger vers Moscou. Cependant, au bout de vingt-quatre heures, le chef mercenaire avait abandonné son coup de force et avait négocié un exil pour lui et ses fidèles en Biélorussie.

Les spéculations autour de sa mort et la réaction internationale

Malgré son statut de paria, Prigojine semblait pouvoir se déplacer librement en Russie. Il avait même participé à une réunion au Kremlin peu de temps après sa révolte. Cependant, lundi soir, une vidéo diffusée sur les réseaux sociaux montrait le chef de Wagner affirmant se trouver en Afrique, armé d’un fusil d’assaut et déclarant travailler à « rendre la Russie encore plus grande sur tous les continents et l’Afrique encore plus libre ».

Certains, comme un conseiller de la présidence ukrainienne, ont suggéré que Prigojine a pu être éliminé par le Kremlin comme signal aux élites russes avant les élections de 2024. Le président américain, Joe Biden, a déclaré qu’il n’était pas surpris et a souligné le rôle de Vladimir Poutine dans les événements en Russie. De son côté, Svetlana Tikhanovskaïa, opposante biélorusse en exil, a qualifié Prigojine de meurtrier et a exprimé l’espoir que sa mort permette de démanteler la présence de Wagner en Biélorussie, pays allié de la Russie.

Malgré ces spéculations, le président russe, Vladimir Poutine, s’est rendu à Koursk pour célébrer le 80e anniversaire de la bataille de Koursk. Sans mentionner le crash, il a salué le « dévouement » et la « loyauté » des soldats russes en Ukraine, qui « combattent avec courage et détermination ». Pendant ce temps, à Saint-Pétersbourg, un mémorial improvisé en hommage à Wagner a été installé, où des sympathisants se sont recueillis.