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L'Italie durcit sa législation contre les ONG de sauvetage de migrants : trois navires immobilisés en 48 heures
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L'Italie durcit sa législation contre les ONG de sauvetage de migrants : trois navires immobilisés en 48 heures

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L’Italie immobilise trois navires de sauvetage de migrants en quarante-huit heures

Les mesures strictes mises en place par les autorités italiennes concernant les opérations de sauvetage des migrants en Méditerranée ont conduit à l’immobilisation de trois navires en l’espace de quarante-huit heures. Deux ONG ont été contraintes de se conformer à une nouvelle législation controversée, les obligeant à regagner un port choisi par les autorités avant chaque sauvetage.

Des violations de la législation entraînent des conséquences pour les ONG

L’organisation espagnole Open Arms a été condamnée à une amende de 10 000 euros et son navire a été saisi après que son équipage ait délibérément ignoré les instructions des autorités italiennes en procédant à deux opérations de secours. De son côté, l’ONG allemande Sea-Eye s’est vu infliger une amende de 3 000 euros et son navire Sea-Eye 4 a été immobilisé après avoir effectué trois opérations de sauvetage, ayant permis de sauver 114 personnes selon leurs affirmations. Ces deux ONG ont contrevenu à la loi récente qui impose aux navires des ONG de regagner un port désigné par les autorités italiennes après chaque sauvetage.

Une législation visant à réduire les arrivées de migrants en Italie

La nouvelle législation, adoptée cette année par le gouvernement de Giorgia Meloni, leader de l’extrême droite italienne, vise à réduire le nombre d’arrivées de migrants. Cependant, il convient de noter que les migrants secourus par les navires des ONG ne représentent qu’une fraction du nombre total. Les chiffres du ministère de l’Intérieur indiquent que plus de 105 000 migrants sont arrivés en Italie depuis le début de l’année, soit plus du double par rapport à la même période en 2022. Tristement, plus de 2 000 migrants ont également perdu la vie en traversant la Méditerranée depuis janvier, selon les Nations Unies.

Open Arms a précisé que son navire se dirigeait vers le port de Carrare, choisi par les autorités italiennes, lorsqu’il a reçu un appel de détresse d’Alarm Phone, un numéro utilisé par les migrants en difficulté lors de leur traversée.

Deux bateaux en péril au sud de leur position

Une alerte a été lancée concernant deux bateaux en détresse au sud de la position actuelle du navire d’Open Arms. L’information a été confirmée par l’avion de surveillance d’une ONG.

Le navire Open Arms respecte le droit maritime international en procédant au sauvetage

En l’absence de réponse immédiate des autorités italiennes à cet appel de détresse, l’équipage du navire Open Arms a décidé de respecter le droit maritime international en procédant au sauvetage. Ils ont ainsi porté secours aux personnes à bord des bateaux en détresse.

Le navire Open Arms poursuit sa route malgré l’ordre d’abandonner les recherches

Après avoir effectué le sauvetage, le navire Open Arms a reçu l’ordre d’abandonner les recherches et de continuer sa route vers le port choisi, car les autorités italiennes avaient pris en charge la situation. Cependant, aucune indication n’a été donnée quant au délai de cette prise en charge. Le navire Open Arms a donc poursuivi sa route et a recueilli 132 personnes lors d’une opération qui a duré deux heures. Pendant cette opération, aucun navire des autorités ne s’est présenté, confirmant ainsi que ces personnes étaient laissées à la dérive en mer. Par la suite, le navire s’est rendu à Carrare, mais il a été saisi.

Selon Sea-Eye, le Sea-Eye 4 a également été saisi dans le port de Salerne pour avoir effectué plus d’une opération de sauvetage. Gorden Isler, un responsable de l’organisation Sea-Eye, affirme que si ces opérations de sauvetage n’avaient pas été effectuées, il y aurait eu des morts. Il souligne également que la législation italienne est contraire au droit international, qui oblige un capitaine à secourir les personnes en détresse en mer.