Srettha Thavisin élu premier ministre en Thaïlande au milieu de tensions politiques persistantes
3 minutesSrettha Thavisin élu premier ministre en Thaïlande
Le Parlement thaïlandais a désigné Srettha Thavisin comme le trentième premier ministre du pays le mardi 22 août. Cette journée a été marquée par l’arrestation de son mentor, l’ancien dirigeant Thaksin Shinawatra, à son retour en Thaïlande après quinze ans d’exil.
Une instabilité politique persistante
Depuis la dissolution de l’Assemblée nationale en mars dernier, la Thaïlande est confrontée à une instabilité politique constante. M. Srettha, membre du parti Pheu Thai, a réussi à obtenir suffisamment de voix pour former un gouvernement. Il dirigera une coalition de onze partis, comprenant deux partis promilitaires associés à l’actuel Premier ministre Prayuth Chan-o-cha. Le parti réformiste Move Forward, vainqueur des élections législatives du 14 mai, a été exclu de la coalition.
Des critiques et la nécessité de la réconciliation
Le nouveau gouvernement a été critiqué pour avoir trahi les résultats des élections. Cependant, les dirigeants du parti Pheu Thai soutiennent que cette décision est nécessaire pour sortir de l’impasse politique et instaurer la réconciliation. Pheu Thai a annoncé qu’il contrôlerait huit postes ministériels et neuf postes adjoints du cabinet.
Les partis soutenus par l’armée obtiennent des postes ministériels
Les partis soutenus par l’armée, Palang Pracharat et United Thai Nation, se verront attribuer chacun deux postes ministériels et deux postes adjoints. Cependant, le parti Pheu Thai n’a pas encore précisé les ministères qui seront alloués à chaque parti. Cette décision a été prise quelques heures avant la désignation de Srettha Thavisin.
Le retour controversé de Thaksin Shinawatra
Peu de temps avant la désignation de Srettha Thavisin, l’ancien dirigeant Thaksin Shinawatra, mentor de Thavisin, est rentré en Thaïlande après 15 ans d’exil. Cependant, son retour en prison ne s’est pas fait sans encombres. Thaksin a été escorté par la police jusqu’à la Cour suprême, où il a été emprisonné. Il doit purger une peine de huit ans de prison pour des accusations d’abus de pouvoir et de corruption, accusations qu’il nie catégoriquement.
Selon Napon Jatusripitak, chercheur en sciences politiques à l’Institut Iseas - Yusof-Ishak de Singapour, le retour de Thaksin en Thaïlande a été reporté en raison des résultats des élections. Il semble y avoir un lien étroit entre les élections, la formation des coalitions et la sélection du premier ministre, d’une part, et l’agenda personnel de Thaksin, d’autre part. Avant son retour, Thaksin avait déclaré que sa décision de rentrer n’avait rien à voir avec la candidature du parti Pheu Thai.
Les implications politiques en Thaïlande
Cette situation met en évidence les tensions et les enjeux politiques en Thaïlande. L’élection a clairement un impact sur la composition des coalitions et sur la sélection du premier ministre, comme en témoigne le retour controversé de Thaksin Shinawatra. Les prochaines étapes politiques dans le pays suscitent de nombreuses interrogations quant à la stabilité et à l’avenir du gouvernement.