Le Niger en crise : la Cedeao rejette le plan de transition de la junte et appelle au rétablissement de l'ordre constitutionnel
3 minutesNiger : la Cedeao juge le plan de transition de la junte inacceptable
La proposition de transition de trois ans faite par le général Abdourahamane Tiani, chef des putschistes au Niger, a été rejetée par les pays ouest-africains opposés au coup d’Etat. La voie diplomatique semble encore loin d’aboutir à une résolution de la crise.
La Cedeao exige le rétablissement de l’ordre constitutionnel
Abdel-Fatau Musah, commissaire aux affaires politiques, à la paix et à la sécurité de la Cedeao, a affirmé que “une période de transition de trois ans est inacceptable”. Il a également souligné la volonté de l’organisation régionale de voir l’ordre constitutionnel rétabli le plus rapidement possible. La Cedeao exige le retour du président Mohamed Bazoum dans ses fonctions.
Les positions restent figées malgré la médiation
Malgré la médiation de la Cedeao, les deux parties restent campées sur leurs positions. Le général Tiani, nouvel homme fort du Niger, a annoncé une transition de trois ans maximum, tandis que la Cedeao cherche toujours une solution pacifique à la crise. La menace de l’usage de la force reste également présente, comme l’a rappelé M. Musah. Les négociations semblent encore loin de permettre un accord.
Des manifestations de soutien aux militaires au Niger
Dimanche, des manifestations de soutien aux militaires ont eu lieu à Niamey et à Agadez, la grande ville du Nord. Des milliers de manifestants se sont rassemblés sur la place de la Concertation, dans la capitale, brandissant des pancartes hostiles à la Cedeao et aux puissances occidentales, notamment la France. Les slogans scandés dénonçaient également l’intervention militaire en cours.
Demande de démantèlement des bases militaires étrangères
À Agadez, plusieurs centaines de manifestants ont demandé le démantèlement de toutes les bases militaires étrangères, en particulier celle de l’armée américaine dans l’aéroport de la ville. La France et les États-Unis comptent respectivement 1 500 et 1 100 soldats au Niger, où ils participent à la lutte contre les mouvements djihadistes.
Situtation sécuritaire et humanitaire préoccupante
Malgré le coup d’État, les violences continuent au Niger, notamment avec des attaques dans l’ouest du pays, près du Burkina Faso et du Mali. La semaine dernière, au moins 17 soldats nigériens ont été tués lors de l’attaque la plus meurtrière depuis le coup d’État. Parallèlement à cette situation sécuritaire préoccupante, l’Unicef s’est alarmé de la situation humanitaire au Niger. Selon cette organisation onusienne, plus de 2 millions d’enfants ont besoin d’aide, une situation qui pourrait s’aggraver avec la hausse des prix des denrées alimentaires et une éventuelle récession économique.
Sanctions économiques et aide alimentaire
Depuis le 30 juillet, le Niger fait face à de lourdes sanctions économiques imposées par la Cedeao. Cependant, afin de soulager la situation alimentaire du pays, environ 300 camions chargés de produits alimentaires sont arrivés lundi à Niamey en provenance du Burkina Faso voisin. Cette aide alimentaire est cruciale pour faire face aux besoins de la population.