Des centaines de migrants éthiopiens massacrés par l'Arabie saoudite : un crime contre l'humanité selon Human Rights Watch
3 minutesDes centaines de migrants éthiopiens tués par l’Arabie saoudite, selon Human Rights Watch
Lundi 21 août, l’ONG Human Rights Watch (HRW) a dénoncé les gardes-frontières saoudiens pour avoir tué des centaines de migrants éthiopiens depuis 2022. Ces migrants tentaient de pénétrer dans l’Arabie saoudite en passant par sa frontière avec le Yémen, pays en guerre depuis plus de huit ans. HRW s’appuie sur des témoignages, des images satellites, des vidéos et des photos publiées sur les réseaux sociaux pour étayer ses accusations.
Les chiffres alarmants de la situation
Des centaines de milliers d’Ethiopiens travaillent en Arabie saoudite, souvent en empruntant la route de l’Est qui traverse la Corne de l’Afrique jusqu’au Golfe en passant par le Yémen. Cependant, les autorités saoudiennes ont recours à la violence pour empêcher ces migrants de franchir la frontière, selon HRW. Nadia Hardman, spécialiste des migrations au sein de l’ONG, affirme que les autorités saoudiennes commettent ces crimes dans une zone frontalière reculée, à l’abri du regard du reste du monde. Elle souligne que les « milliards dépensés » dans le sport et le divertissement pour améliorer l’image de l’Arabie saoudite ne doivent pas dissimuler ces « crimes horribles ».
Des appels à l’enquête
Les ONG dénoncent régulièrement la stratégie de Riyad visant à détourner l’attention des graves violations des droits humains et de la crise humanitaire au Yémen en investissant massivement dans des événements sportifs et culturels. Selon HRW, le meurtre « généralisé et systématique » des migrants éthiopiens pourrait constituer un crime contre l’humanité. Bien que les autorités saoudiennes n’aient pas répondu aux sollicitations de l’Agence France-Presse sur cette affaire, les États-Unis ont réclamé l’ouverture d’une enquête. Un porte-parole du département d’État a précisé que les États-Unis ont exprimé leurs inquiétudes au gouvernement saoudien et les ont appelé à mener une enquête approfondie et transparente, conformément au droit international.
Les allégations préoccupantes de l’ONU concernant les migrants tués au Moyen-Orient
Des experts de l’ONU ont récemment rapporté des “allégations préoccupantes” de violences contre des migrants dans le sud de l’Arabie Saoudite et le nord du Yémen. Selon le rapport, des tirs d’artillerie et d’armes légères perpétrés par les forces de sécurité saoudiennes auraient causé la mort d’environ 430 migrants au cours des quatre premiers mois de l’année 2022. Cette situation est jugée “très inquiétante” par Stéphane Dujarric, porte-parole du secrétaire général de l’ONU.
Des témoignages accablants de migrants éthiopiens
L’ONG Human Rights Watch (HRW) s’appuie sur des entretiens avec trente-huit migrants éthiopiens pour étayer ces allégations. Ces migrants, qui ont tenté de passer en Arabie Saoudite en traversant le Yémen, décrivent des scènes d’horreur impliquant “des armes explosives” et des tirs à bout portant. Les gardes-frontières saoudiens auraient même demandé aux migrants sur quelle partie de leur corps ils préféraient être touchés. Les témoignages recueillis décrivent des hommes, femmes et enfants gravement blessés, démembrés ou déjà morts.
Appels urgents à l’arrêt des violences et à une enquête de l’ONU
Face à ces révélations choquantes, HRW appelle le gouvernement saoudien à cesser immédiatement le recours à la force meurtrière contre les migrants et demandeurs d’asile. De plus, l’ONG exhorte l’ONU à ouvrir une enquête approfondie sur ces allégations. La situation reste difficile à confirmer pour le bureau des droits humains de l’ONU, malgré les contacts établis sur place. Néanmoins, il est primordial que toutes les mesures nécessaires soient prises pour mettre fin à ces actes de violence contre les migrants au Moyen-Orient.