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Présidentielle en Equateur : Gonzalez en tête malgré l'assassinat d'un favori, affrontera Noboa au second tour
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Présidentielle en Equateur : Gonzalez en tête malgré l'assassinat d'un favori, affrontera Noboa au second tour

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Présidentielle en Equateur : Gonzalez face à Noboa au second tour, après l’assassinat d’un des favoris

La candidate de gauche Luisa Gonzalez, soutenue par l’ex-président Rafael Correa et dauphine de ce dernier en exil, s’est hissée en tête du premier tour de l’élection présidentielle en Equateur, qui s’est déroulé le dimanche 20 août. Cette campagne électorale hors norme a été marquée par l’assassinat d’un des favoris du scrutin et par la violence des narcotrafiquants sévissant dans le pays.

Gonzalez contre Noboa au second tour

Le second tour de l’élection, fixé au 15 octobre prochain, verra s’opposer Luisa Gonzalez et Daniel Noboa. Ce dernier, candidat de droite, se présente comme un challenger inattendu de cette présidentielle anticipée, qui vise à trouver un successeur à l’impopulaire président conservateur sortant, Guillermo Lasso. Selon les résultats du Conseil national électoral (CNE) portant sur 83 % des bulletins dépouillés, Gonzalez a obtenu 33 % des voix tandis que Noboa cumule 24 % des voix.

L’assassinat d’un candidat centriste

Le scrutin a été marqué par la tragique disparition du candidat centriste Fernando Villavicencio, assassiné onze jours avant les élections à Quito, la capitale de l’Equateur. Villavicencio, un ancien journaliste de 59 ans, était l’un des favoris du scrutin. Avec son ami et collègue Christian Zurita, ils ont dénoncé ces dernières années de retentissants scandales de corruption, dont l’enquête qui a conduit à la condamnation de Rafael Correa à huit ans de prison. Christian Zurita, qui a remplacé Villavicencio au pied levé, occupe actuellement la troisième position avec 16 % des suffrages.

Malgré cette tragédie, le déroulement du scrutin s’est avéré relativement paisible : 82 % des 13,4 millions d’électeurs se sont rendus aux urnes, selon le CNE. Si quelques difficultés ont été rencontrées pour le vote par internet depuis l’étranger, elles ont rapidement été surmontées. Les Equatoriens ont non seulement voté pour leur président, mais aussi pour leur vice-président et les 137 députés de l’Assemblée nationale.

A l’annonce de sa victoire au premier tour, Luisa Gonzalez a exprimé sa satisfaction en déclarant avoir remporté un “grand triomphe”.

Une victoire attendue pour X candidate aux élections en Equateur

Dans une déclaration pleine de confiance, la candidate X a proclamé que “nous entrons dans l’histoire” et prédit une “grande seconde victoire définitive” pour les élections prévues le 15 octobre. Longtemps donnée favorite dans les sondages, X espère que cette victoire la confirmera comme la prochaine dirigeante de l’Equateur.

M. Noboa, un adversaire résolu et soutenu par la jeunesse

En réponse, son adversaire M. Noboa a déclaré : “Plus que jamais, continuons tous ensemble !” Convaincu que “la jeunesse l’a choisi”, M. Noboa, partisan de la méthode forte contre les gangs, s’oppose à l’ex-président Rafael Correa. Âgé de 35 ans, il est le fils de l’un des hommes les plus riches du pays et a hérité de son père des valeurs libérales et d’un esprit d’entreprise résolu.

L’Equateur confronté à la violence et à une crise institutionnelle

L’Equateur, connu depuis longtemps pour ses bananes, ses crevettes et les îles Galapagos, fait face à une hausse de la violence dans le pays. Les taux d’homicide atteignent des records, et des massacres entre gangs rivaux ont lieu dans les prisons. Ces dernières années, le trafic de drogue en provenance de Colombie et du Pérou a envahi le pays, organisé par les cartels mexicains.

En plus de cette situation de violence, le pays est également confronté à une crise institutionnelle. Depuis trois mois, l’Assemblée nationale est inactive suite à la décision du Président Guillermo Lasso d’appeler à des élections générales anticipées, afin d’éviter sa destitution sur fond d’accusations de corruption.

Dimanche, les Equatoriens étaient également appelés à se prononcer par référendum sur l’exploitation pétrolière dans la forêt amazonienne de Yasuni. Cette terre indigène et réserve unique de biodiversité est au cœur d’une consultation “historique” pour les défenseurs de l’environnement et du climat. Sachant que le pétrole amazonien est le premier produit d’exportation du pays et une source de financement majeure de l’État, les résultats de ce référendum auront un impact significatif sur l’avenir de l’Equateur.

Selon les premières tendances, 58% des électeurs se prononcent en faveur de la suspension de la production pétrolière.