Alternance 2023 choisit son champion pour défier Ali Bongo Ondimba aux élections présidentielles du Gabon

Au Gabon, Alternance 2023 désigne son candidat à la présidentielle

L’ancien ministre Albert Ondo Ossa affrontera le président sortant Ali Bongo Ondimba lors des élections présidentielles du 26 août.

Un candidat “consensuel”

Vendredi 18 août, une coalition regroupant les principaux partis d’opposition au Gabon a annoncé la désignation d’Albert Ondo Ossa comme candidat “consensuel” face à Ali Bongo Ondimba. Cette décision a été officialisée par François Ndong Obiang, représentant de la coalition Alternance 2023.

Jusqu’à présent, l’opposition gabonaise était divisée, malgré leur alliance au sein de la plate-forme Alternance 2023. Les principaux chefs de file de l’opposition ont choisi cet ancien ministre, ce qui a surpris bon nombre de personnes.

Un adversaire de taille

Albert Ondo Ossa, âgé de 69 ans, a prononcé quelques mots devant les militants rassemblés au siège du parti Réagir. “Vous avez devant vous le candidat consensuel”, a-t-il déclaré, remerciant également tous les présidents de parti pour leur soutien. Il a également appelé à la mobilisation à huit jours du scrutin.

La nécessité d’une candidature commune

Lancée en janvier, la coalition Alternance 2023 rassemblait six candidats d’opposition qui ont régulièrement organisé des négociations en vue de présenter une candidature commune. Selon la coalition, il était essentiel d’éviter une dispersion des voix en faveur du candidat sortant.

Une compétition serrée

Malgré sa position peu favorable, Albert Ondo Ossa a réussi à se démarquer parmi trois autres anciens ministres : Alexandre Barro Chambrier du Rassemblement pour la patrie et la modernité, Paulette Missambo de l’Union nationale et Raymond Ndong Sima, ancien Premier ministre d’Ali Bongo Ondimba en 2012.

La compétition s’annonce tendue pour Albert Ondo Ossa qui tentera de barrer la route à un troisième mandat pour M. Bongo, en place depuis 2009.

Les six candidats de l’opposition retirent leur candidature en faveur d’un candidat consensuel

Les six candidats membres de la coalition de l’opposition gabonaise ont tous accepté de retirer leur candidature en faveur d’un candidat consensuel. C’est ce qu’a affirmé M. Ndong Obiang à l’AFP.

Un bulletin unique pour deux scrutins

Le 26 août, les électeurs gabonais voteront de manière unique pour deux scrutins : l’élection présidentielle et l’élection législative. Selon le Centre gabonais des élections (CGE), lors de ce vote, les électeurs devront obligatoirement choisir à la fois un candidat à la présidentielle et un candidat à la législative, tous deux issus du même parti.

Lier le destin du président et du député

Concrètement, cela signifie que “les électeurs qui souhaitent voter pour un député de l’Union pour la démocratie et le progrès (PDG) devront systématiquement voter pour Ali Bongo Ondimba, le candidat du parti au pouvoir, à l’élection présidentielle”, confirme le CGE. Cette nouvelle mesure permet ainsi de “lier le destin du président et du député” dans le cadre de ces deux scrutins qui auront lieu simultanément le 26 août.

Recours rejetés par la Cour constitutionnelle

Les recours déposés par l’opposition et la société civile devant la Cour constitutionnelle ont été rejetés. Ces recours visaient à dénoncer une violation de la séparation des pouvoirs, arguant que l’adoption d’un bulletin unique limitait la liberté de choix des électeurs. François Ndong Obiang a vivement critiqué cette mesure en déclarant que la plate-forme souhaitait prioriser l’élection présidentielle afin de “déjouer le piège tendu par le pouvoir en place”.

Ali Bongo Ondimba en lice pour un troisième mandat

Agé de 64 ans, Ali Bongo Ondimba a été élu pour la première fois en 2009 à la suite du décès de son père, Omar Bongo Ondimba. Il a ensuite été réélu de justesse en 2016. S’il était élu pour un troisième mandat, il pourrait passer dix-neuf ans à la tête de cet Etat pétrolier d’Afrique centrale.