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Le convoi de l'eau : Une mobilisation cycliste contre les mégabassines à Sainte-Soline
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Le convoi de l'eau : Une mobilisation cycliste contre les mégabassines à Sainte-Soline

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Sainte-Soline : Le « convoi de l’eau » dénonce les mégabassines

Un rassemblement nommé le « convoi de l’eau », composé de plusieurs centaines de cyclistes, a pris son départ vendredi 18 août dans les Deux-Sèvres. Ce périple qui passera par cinq départements et qui durera une semaine a pour objectif de dénoncer « l’accaparement de l’eau ».

Un rassemblement suite aux violents affrontements de Sainte-Soline

Cinq mois après les affrontements violents autour du projet controversé de mégabassine à Sainte-Soline, un rassemblement cycliste baptisé le « convoi de l’eau » a pris son départ vers Paris, en passant par les Deux-Sèvres. À Lezay, commune voisine de Sainte-Soline, entre 500 (selon les autorités) et environ 700 cyclistes (selon l’organisation), ainsi qu’une vingtaine de tracteurs, se sont réunis dans un champ où on pouvait trouver des ateliers de réparation de vélos et une platine de disc-jockey.

Le cortège, composé de cyclistes en chasubles fluo, de vélos anciens ou de tandems, de calèches à chevaux et de tracteurs décorés, est parti vers 15 heures de Lezay jusqu’à Jazeneuil, dans la Vienne, selon l’Agence France-Presse (AFP).

Un premier déroulement satisfaisant de la manifestation

Les préfectures des Deux-Sèvres et de la Vienne ont indiqué que la manifestation s’est passée dans de bonnes conditions grâce « au respect de l’itinéraire » prévu par les manifestants, selon un communiqué commun. La première étape du convoi s’est achevée en début de soirée.

Une démonstration pour s’opposer aux mégabassines

Les participants au « convoi de l’eau » souhaitent, après les événements de Sainte-Soline, « faire une activité positive » et prouver qu’ils restent fermement opposés au projet de mégabassine. C’est ce qu’a déclaré Annick Huet, animatrice d’ateliers en écologie à Melle (Deux-Sèvres), qui a fait le trajet avec un vélo chargé d’un matelas en mousse et surmonté d’un fanion bleu mentionnant « L’eau est un bien commun ».

Un parcours engagé sur une semaine

Le trajet du convoi, prévu sur une semaine, couvre cinq départements (Deux-Sèvres, Vienne, Indre-et-Loire, Loir-et-Cher, Loiret) et s’attaque à « l’accaparement de l’eau » ainsi qu’à son financement public, d’après les organisateurs. Il devrait atteindre Orléans, siège de l’Agence de l’eau Loire-Bretagne, qui soutient financièrement ce type de projet visant à stocker jusqu’à 6 millions de mètres cubes d’eau puisée dans les nappes en hiver, dans des cavités en plein air, pour irriguer les cultures pendant les périodes de sécheresse estivale.

Une sécurité renforcée après les affrontements passés

Suite aux affrontements médiatisés entre manifestants et forces de l’ordre en mars dernier, où deux militants ont été gravement blessés, un important dispositif de sécurité a été mis en place pour le convoi. Un hélicoptère et un drone ont surveillé les environs de Lezay, des routes ont été fermées à la circulation et plusieurs motards ont assuré l’ouverture et la clôture du convoi. Plus de cent gendarmes ont été mobilisés au départ, alors qu’ils étaient 3 200 lors de la manifestation tumultueuse de mars.

Un rassemblement prévu près de projets agricoles contestés

Le « convoi de l’eau », déclaré auprès des préfectures concernées, se veut être « un joyeux cortège » qui s’arrêtera près de plusieurs projets agricoles contestés localement, comme le promettent le collectif Bassines non merci et le syndicat agricole Confédération paysanne, qui l’organisent. Le collectif Les Soulèvements de la Terre, co-organisateur des manifestations passées à Sainte-Soline, était également présent après l’annulation de sa dissolution prononcée par le gouvernement.

Les Soulèvements de la Terre inaugurent un cairn à Sainte-Soline

Les Soulèvements de la Terre, un groupe de militants écologistes, ont inauguré un cairn à Sainte-Soline, marquant ainsi leur engagement en faveur de la préservation de l’environnement. Benoît Feuillu, porte-parole des Soulèvements de la Terre, a exprimé sa satisfaction quant à la symbolique de cet acte.

Un message fort lors d’une mobilisation surprise à Paris

Les organisateurs ont également prévu une mobilisation surprise à Paris le 26 août. Cette action vise à transmettre un message fort en faveur d’un moratoire sur tous les projets de bassines à travers le pays. Julien Le Guet, chef de file de Bassines non merci, a souligné l’importance de cette manifestation pour faire entendre leur demande.

Les conséquences imprévisibles d’un démarrage de chantier

Selon Julien Le Guet, il est primordial de prévoir les conséquences d’un éventuel démarrage de chantier dans le contexte actuel. Alors que le comité de bassin demande un apaisement, il est difficile de prédire quelle sera la réaction des habitants de la région. Face à cette incertitude, le convoi des Soulèvements de la Terre reste un moyen efficace pour faire passer leur message.

Un besoin de dialogue et de prise en compte des conséquences du dérèglement climatique

Le comité de bassin Loire-Bretagne a adopté une motion visant à favoriser le dialogue concernant les projets de bassines. Cette décision exceptionnelle a reçu un accueil positif aussi bien de la part des irrigants que des opposants. Le comité souhaite également revoir la gouvernance de ces projets et prendre en compte les conséquences du dérèglement climatique, notamment l’évaporation de l’eau.

Sainte-Soline, un projet controversé

La réserve de Sainte-Soline, située dans le Marais poitevin, est le deuxième projet de bassine parmi les seize prévus. Les partisans du projet, soutenus par l’État et regroupant 450 agriculteurs, défendent une assurance-récolte nécessaire et voient en cette réserve un outil de transition vers l’agroécologie. Cependant, les opposants dénoncent une stratégie agricole “productiviste” qui ne prend pas en compte les enjeux du changement climatique.