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Manipulation électorale en Pologne : Un référendum controversé prévu le jour des élections législatives
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Manipulation électorale en Pologne : Un référendum controversé prévu le jour des élections législatives

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Un référendum controversé prévu le jour des élections en Pologne

Le Parlement polonais, actuellement sous le contrôle du parti populiste nationaliste, a décidé d’organiser un référendum national le jour des élections législatives, qui auront lieu le 15 octobre. Cette décision a été fortement contestée par l’opposition, qui dénonce une tentative de manipulation électorale de la part du parti au pouvoir, Droit et justice (PiS).

Un boycott annoncé par l’opposition

Face à ce référendum très orienté, l’opposition a décidé de boycotter l’événement. Selon elle, les questions posées aux citoyens ont été soigneusement choisies par la majorité populiste nationaliste et ne correspondent pas aux débats publics menés par les différents partis politiques. Cette situation est considérée comme une manipulation des élections.

Les questions posées par le PiS

Le parti au pouvoir souhaite que les Polonais répondent à quatre questions lors de ce référendum. Ces questions portent sur des sujets sensibles tels que la cession d’actifs de l’État à des entités étrangères, une possible augmentation de l’âge de la retraite, la suppression de la barrière à la frontière avec la Biélorussie et l’admission d’immigrants illégaux en provenance du Moyen-Orient et d’Afrique, conformément au mécanisme de relocalisation forcée imposé par l’Union européenne.

Le pouvoir justifie la tenue du référendum

Selon les sondages, le PiS est actuellement en tête des intentions de vote avec environ 33%, suivi de près par la Plate-forme civique avec 29%. Les ultranationalistes libertariens de Konfederacja obtiennent 12%, la coalition Troisième voix 9,5% et la gauche près de 9%. Le pouvoir estime donc que les questions posées au référendum sont cruciales pour l’avenir du pays et la vie des Polonais.

Des réactions vives de la part de l’opposition

Donald Tusk, chef du principal parti de l’opposition, la Plate-forme civique, a été vivement critiqué par le porte-parole du gouvernement, Piotr Müller. Ce dernier affirme que Tusk a « peur de ce référendum comme le diable de l’eau bénite », car les réponses des citoyens pourraient limiter les décisions futures de l’opposition en cas de victoire aux élections législatives. La tension entre le pouvoir et l’opposition reste donc très présente à quelques semaines des élections.

L’opposition dénonce une “tromperie éhontée” du pouvoir

L’opposition polonaise a vivement réagi suite à l’organisation d’un référendum par le gouvernement au pouvoir. Les leaders politiques dénoncent une “tromperie éhontée” visant à détourner l’attention des véritables enjeux du pays.

Des questions sans importance selon l’opposition

Selon Krzysztof Gawkowski, député de gauche, les questions posées lors du référendum n’ont aucune importance et ne sont soulevées par aucun parti. Selon lui, l’opposition ne se préoccupait pas du relèvement de l’âge de la retraite, des délocalisations forcées ou encore des privatisations.

Un référendum manipulatoire selon certaines voix

Pour Paulina Hennig-Kloska, membre du parti centriste Pologne 2050, ce référendum est organisé dans le seul but de manipuler les élections et de diviser une fois de plus la société. Les questions posées par le parti au pouvoir sont qualifiées de “profondément stupides, tendancieuses, idéologiques, anti-européennes, basées sur de faux fondements et imprécises” par la députée de gauche Joanna Senyszyn.

Contournement des lois électorales

L’opposition est également préoccupée par les motivations du gouvernement derrière l’organisation de ce référendum. En effet, elle estime que cela permet de contourner les limites des dépenses électorales fixées par la loi. Contrairement aux campagnes électorales, aucune restriction n’est prévue pour les dépenses publiques lors d’un référendum.

Conclusion

La mise en place de ce référendum suscite de vives réactions dans le pays. L’opposition dénonce la tactique du pouvoir en place et estime que cela ne fait que détériorer davantage la situation politique et sociale du pays. Les détracteurs soulignent également les possibles manipulations et les dépenses illimitées lors de cette campagne référendaire.