Ousmane Sonko admis en service de réanimation : la grève de la faim prend une tournure dramatique au Sénégal
4 minutesOusmane Sonko admis en service de réanimation au Sénégal
L’opposant est en grève de la faim depuis son incarcération le 31 juillet
Admission de Ousmane Sonko en service de réanimation
Dans la nuit du 16 au 17 août, l’opposant Ousmane Sonko a été admis au service de réanimation de l’hôpital principal de Dakar. Cet événement a été annoncé par le bureau national politique de son parti, le Pastef (Patriotes africains du Sénégal pour le travail, l’éthique et la fraternité). Cette information est confirmée par l’autorité pénitentiaire.
Ousmane Sonko mène une grève de la faim
Depuis sa mise en détention le 28 juillet dans une affaire où il est notamment poursuivi pour “appel à l’insurrection”, Ousmane Sonko observe une grève de la faim depuis 18 jours. Il refuse de boire, de s’alimenter et de se soigner, selon ses avocats, afin de contester son arrestation et “le régime dictatorial de Macky Sall”. Il avait été interné à l’hôpital le 6 août.
Le parti Pastef met en garde contre les conséquences
Dans un communiqué diffusé jeudi, le parti Pastef-Les Patriotes, officiellement dissous le 31 juillet par les autorités, met en garde contre les conséquences de l’état de santé de leur chef : “Le président Macky Sall, son ministre de la justice, son ministre de l’intérieur et tous les acteurs de cette persécution inhumaine, qui a fini par mettre la vie du chef de l’opposition en danger, seront tenus entièrement responsables de tout ce qui adviendra”.
Les visites toujours interdites
Ousseynou Ly, membre de la cellule communication du Pastef, regrette que la visite à Ousmane Sonko soit encore impossible, car il est toujours en détention. La coalition de l’opposition Yewwi Askan Wi, à laquelle appartient la formation politique d’Ousmane Sonko, avait demandé au leader politique d’arrêter sa grève de la faim dans une lettre datée du 8 août. Sonko avait refusé, tout en appelant les autres détenus qui se privaient de nourriture à cesser le mouvement.
Dégradation de la situation
En raison de la détérioration de la situation, Aminata Touré, ancienne première ministre de Macky Sall qui est aujourd’hui opposée à lui, a écrit à Ousmane Sonko pour lui demander personnellement de mettre fin définitivement à sa grève de la faim qui met sérieusement sa santé et sa vie en danger.
Les leaders de Yewwi Askan Wi demandent la libération d’Ousmane Sonko
Dans un contexte politique tendu, les leaders de la coalition Yewwi Askan Wi ont lancé un appel au gouvernement sénégalais. Ils demandent la libération d’Ousmane Sonko et la tenue d’élections inclusives, libres et démocratiques.
Une situation alarmante
Habib Sy, président de la conférence des leaders de Yewwi Askan Wi, met en garde contre une dégradation de la situation au Sénégal. Il souligne que les points presse de la coalition n’ont pas pu avoir lieu dans les permanences des différents partis, car ces dernières étaient “barricadées” par les forces de l’ordre.
Ousmane Sonko radié des listes électorales
Suite à la dissolution du Pastef, les autorités sénégalaises ont annoncé la radiation d’Ousmane Sonko des listes électorales. Cette décision fait suite à sa condamnation à deux ans de prison ferme pour “corruption de la jeunesse” dans une affaire de viols présumés. Les autorités affirment que la condamnation est définitive, puisqu’Ousmane Sonko a été jugé par contumace, c’est-à-dire en son absence.
Contestation de la version officielle
Le camp d’Ousmane Sonko conteste cette version et affirme que la contumace est tombée depuis son arrestation. Ils estiment qu’il devrait être rejugé dans cette affaire et ne devrait donc pas perdre ses droits civiques. El Malick Ndiaye, responsable de la communication du Pastef, affirme que ni Ousmane Sonko ni le parti n’ont reçu la notification de sa radiation.
Un enjeu crucial pour le parti
Le parti Pastef est confronté à un enjeu majeur. Si Ousmane Sonko est effectivement retiré du fichier électoral, il ne pourra pas se porter candidat à l’élection présidentielle de février 2024. En effet, sans être électeur, il est impossible d’être candidat, encore moins d’être élu. La situation reste donc tendue au Sénégal, où la question de la liberté d’expression et des élections démocratiques est au centre des débats.