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Une alliance inattendue propulse Francina Armengol à la présidence du Congrès des députés en Espagne
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Une alliance inattendue propulse Francina Armengol à la présidence du Congrès des députés en Espagne

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Francina Armengol élue présidente du Congrès des députés en Espagne

La socialiste Francina Armengol a été élue présidente du Congrès des députés en Espagne, jeudi 17 août. Cette victoire politique a été rendue possible grâce au soutien du parti de Carlos Puigdemont, Junts per Catalunya (Ensemble pour la Catalogne).

Un accord clé pour Pedro Sanchez

Cet accord entre les socialistes et Junts, conclu peu avant le scrutin, constitue une première victoire pour le premier ministre Pedro Sanchez. En effet, ce dernier doit faire face à un vote d’investiture devant le Parlement à la fin du mois d’août ou début septembre, et les voix de Junts sont cruciales pour obtenir une majorité.

Un résultat obtenu de justesse

Francina Armengol, âgée de 52 ans, a obtenu 178 voix lors du vote, soit deux voix de plus que la majorité absolue. Parmi ces voix, on compte celle des sept députés représentant le courant le plus dur du nationalisme catalan, qui sont membres du parti dirigé par Carlos Puigdemont.

Un accord conclu dans la matinée

L’accord entre le parti socialiste et Junts aurait été conclu tôt le matin, permettant ainsi aux alliés de Pedro Sanchez d’obtenir les voix des députés de la formation dirigée par l’exilé indépendantiste Carlos Puigdemont. Celui-ci est recherché par la justice espagnole depuis 2017, à la suite d’une tentative de sécession de la Catalogne.

Le rôle crucial de Junts

Ce vote jeudi marque la première étape d’une bataille dont l’issue dépendait de Junts et de Carles Puigdemont. Ce scénario inattendu est la conséquence des résultats des élections législatives de juillet, qui ont vu un équilibre entre le bloc du gouvernement sortant de gauche et celui de la droite et de l’extrême droite, avec chacun 171 voix. Outre les sept députés de Junts, une députée d’un petit parti canarien était également indécise.

Des tractations secrètes jusqu’au bout

Cette situation a donné un rôle central à Junts, puisque c’est ce parti qui a décidé si Pedro Sanchez continuerait à diriger l’Espagne ou si de nouvelles élections devaient être organisées dans les prochains mois. Les négociations se sont poursuivies jusqu’au jeudi matin, dans le plus grand secret, afin de convaincre ces sept députés indépendantistes catalans de voter pour la candidate socialiste à la présidence du Congrès des députés.

Un parti indépendantiste en quête de soutien et de concessions

L’objectif de Carles Puigdemont, leader du parti indépendantiste catalan Junts, est de faire avancer sa cause en obtenant des concessions de la part du gouvernement espagnol dirigé par Pedro Sanchez. Puigdemont est en faveur d’un référendum d’autodétermination ainsi que d’une amnistie pour toutes les personnes poursuivies suite à la tentative de sécession de la Catalogne. Cependant, ces deux revendications sont difficiles à satisfaire pour Sanchez, tant sur le plan juridique que politique.

Des négociations limitées mais encourageantes

Un accord aurait été conclu entre le parti socialiste et Junts, mais il serait de portée beaucoup plus limitée. En d’autres termes, Puigdemont aurait dû abandonner ses deux principales exigences pour se contenter de gains plus modestes. Cependant, cette situation n’est pas nécessairement à déplorer pour lui, car elle lui permettrait d’avancer, même si ce n’est que partiellement, vers son objectif d’indépendance pour la Catalogne.

Sanchez prêt à soutenir les langues régionales

Mercredi, Pedro Sanchez a promis d’utiliser la présidence tournante de l’Union européenne, actuellement assurée par l’Espagne, pour tenter de faire reconnaître le catalan, ainsi que le basque et le galicien, comme langues officielles au sein des institutions européennes. Cette démarche est une tentative supplémentaire de Sanchez pour apaiser les indépendantistes catalans. La ministre sortante du travail, Yolanda Diaz, membre de la coalition de gauche radicale Sumar alliée à Sanchez, avait quant à elle proposé récemment d’introduire ces langues régionales dans les travaux du Congrès des députés et du Sénat.

Un choix symbolique en faveur de la détente

Par ailleurs, le choix de Francina Armengol, ancienne présidente des îles Baléares, comme candidate du parti socialiste à la présidence du Congrès est également une main tendue en direction des indépendantistes catalans. En effet, cette région partage une proximité culturelle avec la Catalogne et Armengol parle couramment le catalan. Ce choix symbolique vise donc à montrer la volonté de Sanchez d’apaiser les tensions et de favoriser le dialogue entre Madrid et Barcelone.

En conclusion, le parti indépendantiste catalan Junts cherche à obtenir des concessions de la part du gouvernement espagnol dirigé par Pedro Sanchez. Les négociations en cours semblent limitées, mais offrent des perspectives encourageantes pour Carles Puigdemont. De plus, Sanchez joue la carte de l’apaisement en soutenant les langues régionales et en choisissant une candidate proche culturellement de la Catalogne pour la présidence du Congrès. La détente entre les deux camps reste donc à portée de main.