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Le groupe de BTP Fayat visé par une enquête pour évasion fiscale : les détails choquants d'un présumé stratagème pour échapper aux impôts
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Le groupe de BTP Fayat visé par une enquête pour évasion fiscale : les détails choquants d'un présumé stratagème pour échapper aux impôts

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Le groupe de BTP Fayat visé par une enquête pour évasion fiscale, deux de ses filiales perquisitionnées

Le parquet national financier (PNF) a révélé que deux filiales du groupe de bâtiment et travaux publics Fayat ont été perquisitionnées en juillet dans le cadre d’une enquête préliminaire pour évasion fiscale. C’est en février 2022 que cette enquête a été ouverte pour blanchiment de fraude fiscale aggravée. Selon les informations de Mediapart, le groupe aurait réussi à échapper à 800 000 euros d’impôts grâce à un montage fiscal impliquant l’île Maurice. Le silence est de mise du côté de Fayat qui n’a pas répondu aux sollicitations de l’Agence France-Presse. Les filiales concernées sont Razel-Bec, spécialisée dans les travaux publics et notamment impliquée dans le projet du Grand Paris, et FCAI, une filiale d’achat basée à Saclay en Essonne. Ces deux entités sont soupçonnées d’avoir participé à un montage fiscal illégal en lien avec l’île Maurice.

Un montage présumé pour échapper aux impôts en France

D’après une enquête réalisée par Mediapart, le groupe Fayat, spécialisé dans le matériel routier, aurait mis en place un montage financier présumé visant à échapper aux impôts en France. Ce montage repose sur le transfert artificiel d’une partie des profits réalisés grâce à l’achat de matériel lourd destiné à des chantiers en Afrique. Ces profits seraient ainsi transférés à une société mauricienne appelée Trade and Technical Services (TTS), dans le but de bénéficier d’une fiscalité plus avantageuse. Cependant, selon Mediapart, TTS ne serait qu’une coquille vide, utilisée uniquement à des fins de dissimulation fiscale.

Le montant des impôts éludés par ce stratagème atteindrait plus de 800 000 euros, selon les informations révélées par Mediapart. Toutefois, cette information n’a pas été confirmée par le Parquet national financier (PNF), qui s’est saisi de l’affaire et mène actuellement une enquête.

Fayat, un acteur majeur dans le secteur de la construction

Le groupe Fayat, basé à Bordeaux, est un leader dans le domaine de la construction en France. Bien que moins connu du grand public que des géants tels que Bouygues, Vinci ou Eiffage, Fayat revendique la place de “premier groupe français indépendant de construction”. Le groupe Fayat est associé à des projets prestigieux tels que l’Opéra Bastille et le Musée d’Orsay.

Avec un chiffre d’affaires de 5,3 milliards d’euros, dont 37 % réalisés à l’étranger, le groupe Fayat emploie près de 23 000 personnes réparties dans 228 filiales à travers le monde. Fondé par Clément Fayat, le groupe avait été transmis à ses fils en 2013. Malheureusement, Clément Fayat est décédé en juillet 2022, laissant derrière lui un héritage riche et controversé.

Une enquête en cours pour faire toute la lumière sur cette affaire

Suite aux révélations de Mediapart, le Parquet national financier (PNF) a décidé de mener une enquête approfondie sur les activités financières du groupe Fayat et sa relation avec la société mauricienne TTS. L’objectif de cette enquête est de vérifier si des infractions fiscales ont effectivement été commises et de déterminer les responsabilités des différents acteurs impliqués dans ce présumé montage.

Dans un contexte où la lutte contre l’évasion fiscale est une priorité, cette affaire met en lumière les pratiques douteuses potentiellement utilisées par certaines entreprises pour échapper aux impôts. Le PNF, en collaboration avec les autorités fiscales compétentes, s’engage à faire toute la lumière sur cette affaire et à prendre les mesures appropriées si les faits sont avérés.