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Coupe du monde de rugby : la décision controversée de ne pas sanctionner Owen Farrell déclenche une vague d'indignation
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Coupe du monde de rugby : la décision controversée de ne pas sanctionner Owen Farrell déclenche une vague d'indignation

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Coupe du monde de rugby : l’absence de sanction contre l’Anglais Owen Farrell provoque une vague d’indignation

Une décision controversée

Mardi 15 août, une décision rendue par une commission de discipline indépendante a provoqué une onde de choc dans le monde du rugby. L’absence de sanction infligée à Owen Farrell, capitaine et demi d’ouverture du XV de la Rose, a suscité l’indignation généralisée. Au cours du test-match opposant l’Angleterre au Pays de Galles, Farrell a été exclu après un plaquage à l’épaule sur Taine Basham.

Un récidiviste impuni

Il convient de noter que ce n’est pas la première fois que Farrell est impliqué dans des actions similaires. En 2018, il avait échappé à une sanction pour une charge en retard sur André Esterhuizen, joueur sud-africain. Deux ans plus tard, il avait été exclu pour un plaquage à l’épaule sur Charlie Atkinson, joueur anglais. Cette accumulation d’incidents a fait craindre à Farrell une suspension pouvant aller jusqu’à six semaines, mettant ainsi en péril sa participation à la Coupe du monde.

Une annulation du carton rouge surprise

Contre toute attente, la commission disciplinaire a décidé d’annuler le carton rouge infligé à Farrell. Les membres de la commission ont estimé que c’est Jamie George, talonneur anglais, qui avait poussé Taine Basham, provoquant ainsi un changement de trajectoire et pouvant être considéré comme une circonstance atténuante pour le plaquage de Farrell. Par conséquent, Farrell pourra participer non seulement à la Coupe du monde, mais également aux prochains test-matchs de son équipe contre l’Irlande et les Fidji.

Une décision controversée critiquée par les acteurs du rugby

Cette décision de la commission a créé un véritable tollé parmi les acteurs du rugby. Sur les réseaux sociaux, l’ancien All Black Steven Luatua et l’ex-international argentin Agustin Pichot ont qualifié l’absence de sanction de “blague”. De son côté, le joueur de Toulouse Pita Ahki a exprimé sa colère de manière plus virulente. “Ce gars a je ne sais combien de cartons rouges et s’en tire sans rien ? Comment ? Putain, ça m’emmerde”, a-t-il déclaré sur X (anciennement Twitter), ajoutant également que cette décision était “un des plus gros scandales dans le monde du rugby”.

Une incohérence flagrante avec une autre sanction

Dans le même temps, on apprend que George Moala, joueur tongien, sera probablement privé de la Coupe du monde pour un plaquage cathédrale sur un joueur canadien. Il a été suspendu pour cinq matchs, ce qui signifie qu’il manquera toute la phase de groupes de son équipe. Cette différence de traitement entre Moala et Farrell suscite des interrogations quant à l’équité des sanctions dans le rugby.

Les Tonga éliminés de la Coupe du monde de rugby

Placés dans la poule B avec notamment l’Irlande, l’Ecosse et l’Afrique du Sud, les Tonga ne devraient, sauf surprise, pas dépasser ce stade de la compétition.

Inégalités de sanctions entre joueurs

« George Moala a un casier vierge et on lui donne dix semaines [finalement ramenées à cinq en raison de “facteurs atténuants”] pour un plaquage retourné ? », a abondé Pita Akhi, largement suivi par d’autres joueurs. L’ancien All Black Vaea Fifita, qui joue aujourd’hui pour les Tonga, a par exemple demandé à World Rugby, la fédération internationale, « d’expliquer » la différence de traitement entre Moala et Farrell, pendant que de nombreux internationaux australiens ou tongiens ont « aimé » des publications sur Instagram pointant ce qu’ils jugent être une inégalité.

L’inégalité entre les nations du Pacifique

« La suspension de Moala, à la lumière de l’absence de sanction à l’encontre de Farrell montre que nous [les nations du Pacifique] avons encore du chemin à parcourir », a déclaré l’ancien international samoan Daniel Leo. En juillet, le capitaine irlandais Jonathan Sexton avait été suspendu pour trois rencontres − lui permettant de disputer la Coupe du monde − alors qu’il risquait une peine de dix matchs pour « mauvaise conduite » lors de la finale de la Champions Cup (la « grande » Coupe d’Europe) perdue par son club du Leinster face à La Rochelle.

Appel pour libérer Moala

Lui aussi membre de l’équipe des Tonga pour la Coupe du monde en France, l’ancien centre toulonnais Malakai Fekitoa a demandé de « libérer George Moala, de laisser cet homme jouer ». Le Clermontois a jusqu’à jeudi en fin de journée, fin du délai réglementaire de quarante-huit heures, pour contester la décision de la Commission. De son côté, Owen Farrell pourrait voir ses rêves de disputer un troisième Mondial s’envoler si World Rugby ou le Tournoi des six nations, entreprise qui organise les test-matchs estivaux, font appel.

Les défenseurs de Moala

Une décision qui ne serait pas du goût de l’entraîneur anglais en charge de la défense du XV de France, Shaun Edwards. Dans une chronique pour le Daily Mail, il a pris position en faveur de son compatriote. « Nous vivons dans un monde de rediffusions au ralenti. Ces images, image par image, sont si différentes de ce que les joueurs voient sur le terrain. Les choses se passent en une fraction de seconde. Si le porteur du ballon change de direction tardivement – ​​comme on l’a vu avec Taine Basham – il est quasiment impossible pour le plaqueur de réagir ».

Moala ajouté à la liste des joueurs exclus

Pour l’heure, contrairement à Owen Farrell, George Moala s’ajoute donc à la liste des joueurs qui manqueront l’événement planétaire à cause de faits de jeu. Il y a d’un côté les blessés − à l’image de Romain Ntamack − mais aussi les autres, suspendus pour des expulsions.