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Kenneth White : La disparition d'un géopoète visionnaire et voyageur insatiable
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Kenneth White : La disparition d'un géopoète visionnaire et voyageur insatiable

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L’écrivain franco-écossais Kenneth White est mort

Kenneth White, écrivain franco-écossais connu pour sa riche production mêlant poésie, récits et essais, est décédé le 11 août en Bretagne. Figure emblématique de la “géopoétique”, il laisse derrière lui une œuvre inspirante.

Une perte immense pour la culture écossaise et française

Le Centre écossais de géopoétique a annoncé sur son site internet la disparition de Kenneth White, saluant un “poète-penseur-enseignant” dont le travail a influencé de nombreuses personnes à travers le monde. Cette nouvelle représente une perte profonde pour la culture écossaise, française et pour l’Institut international de géopoétique qu’il a fondé en 1989.

Un parcours et une inspiration sans frontières

Né à Glasgow en 1936, Kenneth White s’est établi en France en 1959, où il a passé le reste de sa vie. Bilingue, il réservait la langue française à ses essais et l’anglais à ses poèmes - traduits principalement par sa femme, Marie-Claude White. Son champ d’observation et d’inspiration était vaste, dépassant largement les frontières de ses deux pays d’origine et d’adoption.

L’écumeur de rivages et le pouvoir de la mer

Déjà dans son enfance à Fairlie, sur la côte ouest de l’Écosse, Kenneth White avait exprimé sa passion pour la mer et le vent. Dans la préface de son premier recueil de poèmes, “En toute candeur” (Mercure de France, 1964), il écrivait : “Je ne connais de rythme que de la mer et du vent - et du vol des goélands”. Cette fascination pour les éléments et les paysages sauvages marquera toute son œuvre.

Un poète vagabond

Kenneth White se décrivait lui-même comme un “clochard transcendantal”. Véritable vagabond, il était constamment en quête de nouvelles inspirations et explorait le monde à travers sa poésie. Sa philosophie poétique, mêlant culture et nature, a marqué de nombreuses générations d’écrivains et de penseurs.

La mort de Kenneth White représente une perte immense pour le monde de la littérature et de la géopoétique. Son héritage continuera à inspirer et à influencer les esprits curieux et les amoureux de la nature à travers le globe.

Kenneth White : un arpenteur des routes spirituelles

Kenneth White, célèbre arpenteur des grandes routes spirituelles à travers le monde, est un érudit qui a soutenu une thèse de doctorat d’État à la Sorbonne en 1979 sur le “nomadisme intellectuel”. Il a par la suite enseigné à l’université Paris-VII avant de devenir professeur de “poétique du XXe siècle” à l’université Paris-Sorbonne.

Un voyageur en quête d’inspiration

Kenneth White, tout au long de ses voyages à travers le Grand Nord et l’Extrême-Orient, a recherché les espaces infinis et les éblouissements mystiques. Il a établi des postes de réflexion et d’inspiration en France, où il s’est installé après plusieurs années passées à Pau.

De Gourgounel à Gwenved

Après avoir vécu quelques années dans la ferme de Gourgounel en Ardèche, Kenneth White s’est installé définitivement dans les Côtes-d’Armor, à Trébeurden, où il a passé les quarante dernières années de sa vie. Il a rebaptisé cet espace “Gwenved”, un terme breton signifiant “pays blanc”, évoquant ainsi un lieu de lumière et de concentration. C’est dans cette région qu’il a fondé en 1989 l’Institut international de la géopoétique, qu’il a présidé jusqu’en 2013.

La géopoétique : une lecture de la terre

La géopoétique, concept développé par Kenneth White, allie sa préoccupation pour la protection d’une terre de plus en plus menacée et sa conviction que la poésie la plus riche naît d’un contact avec cette terre, d’une immersion dans l’espace biosphérique et d’une tentative de lire les lignes du monde.

Un parcours récompensé

Kenneth White a été récompensé à plusieurs reprises pour ses écrits, remportant notamment le prix Médicis étranger pour “La Route bleue”, le grand prix Maurice Genevoix de l’Académie française pour “Les Affinités extrêmes”, ainsi que le prix Roger Caillois, le prix Edouard Glissant, le prix Grinzane-Biamonti et le grand prix du rayonnement français de l’Académie française pour l’ensemble de son œuvre.