Réunion des chefs d’état-major de la Cedeao pour discuter d'une intervention militaire au Niger : quelles sont les conséquences pour la région du Sahel ?
3 minutesRéunion des chefs d’état-major de la Cedeao pour discuter d’une possible intervention militaire au Niger
Une réunion des chefs d’état-major de la Communauté économique des Etats d’Afrique de l’ouest (Cedeao) est prévue les 17 et 18 août au Ghana pour discuter d’une éventuelle intervention militaire au Niger, selon des sources militaires et politiques régionales. Cette réunion avait été initialement prévue pour le samedi mais a été repoussée.
Objectif de l’intervention : rétablir le président déchu Mohamed Bazoum
Cette réunion intervient une semaine après la décision de la Cedeao de déployer sa « force en attente » afin de rétablir le président déchu du Niger, Mohamed Bazoum, renversé par un coup d’État militaire le 26 juillet dernier. La Cedeao souhaite privilégier la voie diplomatique, mais certains pays, notamment la Côte d’Ivoire, ont manifesté leur volonté d’envoyer leur armée au Niger.
Débat sur l’intervention militaire dans la région du Sahel
L’idée d’une intervention militaire divise, suscitant des inquiétudes au nord du Nigeria, où des voix politiques, religieuses et de la société civile s’élèvent contre une telle intervention. Ces voix craignent les conséquences graves que cela pourrait entraîner dans leur pays ainsi que dans la région du Sahel déjà touchée par les violences djihadistes.
Médiations rejetées, mais accueil d’une délégation de chefs religieux nigérians
Malgré le refus de plusieurs médiations proposées par la Cedeao, le régime militaire nigérien a récemment accueilli une délégation de chefs religieux nigérians. Ces discussions pourraient ouvrir la voie à une résolution pacifique de la crise, mais l’intervention militaire reste une option que la Cedeao continuera d’envisager lors de la réunion des chefs d’état-major au Ghana.
Le Niger souhaite préserver sa relation avec le Nigeria et la Cedeao
Suite à la récente rencontre entre le premier ministre nommé par les militaires du Niger, Ali Mahaman Lamine Zeine, et les autorités nigérianes, l’importance de préserver une relation forte et historique entre les deux pays et la Communauté économique des États de l’Afrique de l’Ouest (Cedeao) a été soulignée.
Le régime nigérien accuse le président déchu de haute trahison
Cependant, le régime nigérien donne l’impression d’être indécis en annonçant qu’il souhaite désormais poursuivre l’ancien président Mohamed Bazoum pour haute trahison. Cette démarche est considérée comme une nouvelle provocation par la Cedeao, qui rappelle que les autorités militaires du Niger avaient initialement promis de rétablir l’ordre constitutionnel pacifiquement.
Les États-Unis expriment leur consternation
Le département d’État américain, par le biais de ses représentants à Washington, a également réagi à cette situation. Il a exprimé son extrême consternation face aux informations selon lesquelles le président Bazoum serait détenu de manière injuste. Les États-Unis considèrent que cette action ne contribuera certainement pas à une résolution pacifique de la crise.
La France et les États-Unis, partenaires majeurs du Niger, expriment leur inquiétude
Les États-Unis et la France ont été des partenaires majeurs du Niger avant le coup d’État. Ils ont déployé environ 2 600 soldats dans la lutte contre les groupes djihadistes qui menacent depuis des années ce pays du Sahel et au-delà. Cette situation inquiète donc fortement ces deux pays, qui souhaitent un retour à la stabilité et à l’ordre constitutionnel au Niger.