Enquête sur Ralph Lauren Canada : Accusations de travail forcé des Ouïgours révélées
4 minutesCanada : Enquête sur Ralph Lauren Canada pour des pratiques présumées de travail forcé des Ouïgours
Le bureau du médiateur canadien de la responsabilité des entreprises a annoncé mardi 15 août le lancement d’une enquête sur l’entreprise de mode Ralph Lauren Canada. Cette enquête fait suite à des allégations de travail forcé des Ouïgours.
Les accusations à l’encontre de Ralph Lauren Canada
Une plainte déposée en juin 2022 par une coalition de 28 organisations canadiennes met en cause Ralph Lauren Canada pour ses relations d’approvisionnement avec des entreprises accusées d’avoir recours au travail forcé des Ouïgours ou d’en tirer profit.
Le rapport d’évaluation initiale, disponible sur le site du gouvernement canadien, précise que les plaignants ont demandé à l’entreprise de rompre ses liens avec trois entreprises chinoises soupçonnées d’avoir utilisé le travail forcé des Ouïgours.
Une enquête jugée justifiée
La médiatrice Sheri Meyerhoffer a déclaré dans un communiqué que la plainte justifiait une enquête. Elle a souligné que chaque plainte était évaluée de manière approfondie et efficace.
Dans sa défense, Ralph Lauren, la maison mère américaine, a rappelé que c’était elle qui supervisait les activités à l’étranger de sa filiale canadienne. Elle a également indiqué que le bureau du médiateur n’avait pas compétence sur cette question, selon le rapport.
Réactions à l’enquête
L’organisme Projet de défense des droits des Ouïgours, basé à Ottawa, a salué le lancement de cette enquête formelle. Il s’agit d’une avancée importante dans la lutte contre le travail forcé et les violations des droits des Ouïgours.
Cette enquête vient s’ajouter à une précédente enquête sur les pratiques de la filiale canadienne de Nike ainsi que de l’entreprise minière Dynasty Gold, toutes deux soupçonnées elles aussi de recourir au travail forcé des Ouïgours.
Le Canada continue de prendre des mesures pour lutter contre ces pratiques préoccupantes et garantir le respect des droits humains.
Accusations de travail forcé dans l’industrie de la mode
L’entreprise de mode a récemment été mise en cause dans une affaire de travail forcé en Chine. Selon des preuves tangibles, de nombreuses entreprises chinoises liées à cette marque utiliseraient des travailleurs Ouïgours, une minorité musulmane, dans leurs chaînes d’approvisionnement.
Les Ouïgours enfermés massivement dans des camps de rééducation
Depuis plusieurs années, les autorités chinoises sont accusées par les pays occidentaux d’avoir enfermé massivement des Ouïgours et d’autres minorités musulmanes dans des camps de rééducation. Ces mesures ont été mises en place suite à des attentats sanglants dans la région du Xinjiang. Ces accusations de travail forcé viennent donc renforcer les préoccupations internationales concernant le traitement réservé à cette minorité en Chine.
Un génocide selon le Parlement canadien
La situation a pris une tournure politique lorsque le Parlement canadien a adopté en février 2021 une motion assimilant le traitement réservé aux Ouïgours par la Chine à un génocide. Cette décision a provoqué la colère de Pékin, qui conteste fermement ces allégations.
Ouverture d’une enquête par le Bureau du médiateur canadien
Le Bureau du médiateur canadien a décidé d’ouvrir une enquête sur cette affaire, concernant également l’entreprise minière GobiMin. Toutefois, cette dernière a tenu à préciser qu’elle ne possède aucun bien et n’a aucun employé en Chine, contestant ainsi les accusations portées à son encontre.
La filiale canadienne de Nike également visée
En plus de l’enquête sur GobiMin, un processus similaire a été lancé le mois dernier concernant les pratiques de la filiale canadienne du géant Nike. Cette entreprise est également accusée d’avoir recours au travail forcé dans sa chaîne d’approvisionnement.
Une affaire à suivre de près
Ces accusations de travail forcé dans l’industrie de la mode soulèvent de sérieuses préoccupations quant aux pratiques éthiques des entreprises internationales. L’enquête menée par le Bureau du médiateur canadien permettra de déterminer la véracité de ces allégations et de mettre en lumière les éventuelles violations des droits de l’homme dans les chaînes d’approvisionnement de ces entreprises. Cette affaire reste donc à suivre de près.