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Un journaliste remplace le candidat assassiné au parti centriste Construye dans une élection secouée par la criminalité et le trafic de drogues
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Un journaliste remplace le candidat assassiné au parti centriste Construye dans une élection secouée par la criminalité et le trafic de drogues

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Un journaliste remplace le candidat assassiné au parti centriste Construye

A six jours du vote à la présidentielle en Equateur, le parti centriste Construye a trouvé un remplaçant pour le candidat Fernando Villavicencio, assassiné la semaine dernière. C’est le journaliste Christian Zurita qui a été désigné pour mener la bataille dans cette élection marquée par la lutte contre la criminalité et le trafic de drogues.

Un candidat engagé contre la corruption et le trafic de drogues

Fernando Villavicencio, un journaliste de 59 ans, était en deuxième position dans les sondages sur les intentions de vote à la présidentielle. Il était connu pour sa lutte contre la corruption dans son pays. Malheureusement, il a été abattu par balle le 9 août alors qu’il quittait une réunion électorale à Quito, la capitale.

Christian Zurita, le successeur désigné

La candidature de Christian Zurita doit encore être validée par le Conseil national électoral (CNE). Cependant, il a déjà fait savoir qu’il suivrait intégralement le projet politique de Fernando Villavicencio, avec qui il était ami. Initialement, le parti avait choisi l’écologiste Andrea Gonzalez comme candidate à la vice-présidence au côté de Villavicencio. Toutefois, par crainte que les règles électorales n’invalident sa candidature, le parti est revenu sur sa décision. Finalement, Christian Zurita a été choisi pour représenter Construye.

Six Colombiens arrêtés dans l’enquête sur l’assassinat

Depuis l’ouverture de l’enquête sur l’assassinat du candidat, six Colombiens ont été arrêtés. Lors d’une conférence de presse, le commandant de la police, le général Fausto Salinas, a précisé que ces personnes avaient un lourd passé criminel et étaient impliquées dans des activités liées aux trafics d’armes et de drogue, ainsi que dans des enlèvements et vols.

Les enquêteurs restent à la recherche du commanditaire

Le ministre de l’Intérieur, Juan Zapata, a déclaré que les enquêteurs poursuivent leurs recherches pour identifier et retrouver le commanditaire de cet assassinat. L’affaire reste une priorité et les autorités s’efforcent de faire toute la lumière sur cette tragédie qui a secoué le pays en pleine période électorale.

L’Equateur face à une hausse inquiétante du trafic de drogue et de la violence des gangs

L’Equateur, situé entre la Colombie et le Pérou, les plus grands producteurs de cocaïne au monde, est confronté à une situation alarmante en termes de trafic de drogue et de violence des gangs. En 2021, le pays a saisi un record de 210 tonnes de stupéfiants, puis 201 tonnes l’année suivante. De plus, en 2022, le taux d’homicides a presque doublé par rapport à l’année précédente, atteignant 26 pour 100 000 habitants.

La question de la criminalité s’invite dans le débat présidentiel

Dans ce contexte préoccupant, lors du débat entre les sept candidats à l’élection présidentielle, la question de la criminalité et de la lutte contre le trafic de drogues a pris une place prépondérante. Le débat a commencé par une minute de silence en mémoire du centriste Fernando Villavicencio, assassiné. Sur le plateau télévisé, une chaise vide symbolisait son absence, tandis que le dispositif de sécurité était renforcé. Certains candidats ont même pris des précautions particulières, comme le port d’un gilet pare-balles par le candidat de droite Daniel Noboa, ou l’exhibition d’un ruban noir sur sa poitrine par l’avocat indigène Yaku Pérez, candidat de gauche.

Des propositions variées pour lutter contre la criminalité

Les candidats ont exprimé différentes propositions pour faire face à la criminalité croissante. La candidate Luisa Gonzalez, proche de l’ancien président de gauche Rafael Correa, a déclaré vouloir construire un nouveau pénitencier sécurisé sur la côte, pour éloigner les détenus de Guayaquil, l’une des villes les plus violentes du pays. En effet, le grand complexe pénitentiaire de Guayaquil a été le théâtre de nombreux massacres liés à la guerre des gangs pour le contrôle du trafic de drogue. Depuis février 2021, plus de 430 prisonniers y ont perdu la vie.

De son côté, l’ancien vice-président Otto Sonnenholzner a proposé de restreindre l’entrée des étrangers ayant un passé judiciaire en Equateur. Selon Jan Topic, ancien membre de la Légion française et candidat de droite, la clé de la lutte contre la criminalité réside dans l’équipement et la formation des forces de l’ordre, ainsi que dans l’intégration de toutes les sources de renseignement pour découvrir les déplacements de l’argent sale des trafiquants de drogue et des personnes corrompues.

Pour limiter le trafic de drogue, Xavier Hervas, candidat de centre droit, a proposé de « militariser les ports maritimes et les aéroports internationaux », afin de dissuader les cartels de faire transiter leurs cargaisons par l’Equateur en direction des Etats-Unis et de l’Europe. De son côté, Yaku Pérez a prôné des patrouilles de la force publique et la présence d’enseignants et de médecins auprès des populations les plus touchées par la violence.