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93 morts dans les incendies d'Hawaï : une catastrophe naturelle tragique et des erreurs de communication dénoncées
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93 morts dans les incendies d'Hawaï : une catastrophe naturelle tragique et des erreurs de communication dénoncées

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Incendies à Hawaï : le bilan continue d’augmenter, passant à 93 morts

Un nouveau bilan alarmant

Selon le comté de Maui, le bilan des incendies qui ont ravagé l’île de Maui, à Hawaï, s’élève désormais à 93 morts. Ce chiffre est bien plus élevé que celui du tsunami de 1960, qui avait fait 61 victimes et était jusqu’ici considérée comme la plus grande tragédie naturelle de l’État américain.

Un bilan encore provisoire

Les recherches dans la zone incendiée n’ont pour l’instant couvert qu’une petite partie, soit seulement 3% de la surface totale. Les autorités indiquent que seules deux victimes ont pu être identifiées jusqu’à présent, tant les conditions de l’incendie ont été dévastatrices. Les objets en métal ont littéralement fondu sous l’intensité des flammes.

Les habitants sous le choc

Les habitants de Lahaina, une cité balnéaire qui compte environ 13 000 habitants, tentent de faire face à l’ampleur des dégâts causés par les incendies. La ville a été quasiment réduite à néant. Selon Jeremy Greenberg, responsable de la FEMA, les feux ont été d’une violence inouïe et ont été alimentés par des vents violents, eux-mêmes renforcés par l’ouragan Dora. Les flammes se sont propagées à une vitesse ahurissante, parcourant une distance équivalente à un terrain de football américain en vingt secondes seulement. Dans la panique, de nombreux habitants ont dû se jeter à l’eau pour échapper aux flammes.

Enquête sur la gestion de la crise

Face à l’ampleur de la catastrophe, les autorités ont ouvert une enquête pour comprendre comment les incendies ont pu prendre de telles proportions. La gestion de la crise doit être examinée afin d’éviter que de tels drames ne se reproduisent à l’avenir.

Défaillance dans la communication pendant le drame

Les habitants de Maui ont été confrontés à des problèmes de communication pendant le récent incendie qui a dévasté l’île. Selon les témoignages recueillis par l’Agence France-Presse, le réseau téléphonique était indisponible, ce qui a contraint les résidents à se fier uniquement au “réseau noix de coco” - c’est-à-dire le bouche-à-oreille - pour obtenir des informations.

En outre, des coupures de courant fréquentes ont été constatées pendant la crise, aggravant la situation pour les habitants. Le numéro d’urgence 911 a même cessé de fonctionner dans certaines parties de l’île, ce qui a rendu difficile l’appel à l’aide en cas d’urgence. De plus, les sirènes d’alerte aux incendies n’ont pas été activées, privant ainsi la population d’un avertissement crucial.

L’absence de communication efficace est une source de préoccupation pour les résidents qui n’ont pas pu recevoir les alertes habituellement transmises par téléphone. Selon les témoignages, “il n’y avait pas de réseau” pour recevoir les messages d’urgence. Jill Tokuda, une élue démocrate de Hawaï, a reconnu ce manquement en affirmant : “Clairement, nous n’avons pas prévu de solution de secours pour assurer la sécurité des habitants”. Elle a également regretté d’avoir sous-estimé la dangerosité et la rapidité du feu.

Un drame d’une ampleur exceptionnelle

Ce sinistre est l’un des plus meurtriers qu’ont connus les États-Unis depuis l’incendie de “Camp Fire” qui a dévasté la petite ville de Paradise, en Californie, et causé la mort de 86 personnes en 2018. Selon la FEMA, plus de 2 200 bâtiments, principalement des habitations, ont été détruits ou endommagés par les flammes. Le coût de la reconstruction uniquement pour l’incendie de Lahaina est estimé à 5,5 milliards de dollars.

Un été marqué par des phénomènes météorologiques extrêmes

Ce désastre survient au milieu d’une série d’événements météorologiques extrêmes qui se sont produits partout dans le monde cet été. Aux États-Unis, cela s’est traduit par une vague de chaleur intense dans le sud du pays et des mégafeux de forêt au Canada. Les experts considèrent que ces phénomènes sont liés au réchauffement climatique.

Dans le cas spécifique de Maui, les incendies ont été favorisés par les conditions de sécheresse. La partie ouest de l’île, où se trouve Lahaina, fait actuellement face à une sécheresse allant de “sévère” à “modérée”, selon l’agence américaine de surveillance des sécheresses, le US Drought Monitor. Cette situation a rendu les flammes plus faciles à propager et a contribué à l’ampleur du désastre.

Ce triste épisode rappelle une fois de plus l’importance d’une communication efficace et d’une préparation adéquate pour faire face à de telles catastrophes naturelles. Les leçons devront être tirées de cette expérience dévastatrice afin d’éviter une répétition de ces erreurs à l’avenir.