Coup d'État au Niger : La junte sollicite le soutien de la Guinée pour relever les défis à venir
5 minutesCoup d’État au Niger : la junte sollicite le soutien de la Guinée lors d’une visite à Conakry
Le colonel Mamadi Doumbouya, chef d’État guinéen issu également d’un coup d’État, a rencontré samedi une délégation dirigée par le général nigérien Moussa Salaou Barmou à Conakry.
La junte au Niger, dans le viseur d’une intervention ouest-africaine, a sollicité les autorités militaires guinéennes lors de leur rencontre à Conakry, demandant un soutien supplémentaire pour faire face aux défis à venir. La télévision publique guinéenne a relayé cette information samedi soir. Le colonel Mamadi Doumbouya, chef d’État guinéen, dont le régime est également issu d’un coup d’État survenu en septembre 2021, a tenu cette réunion avec la délégation nigérienne dirigée par le général Moussa Salaou Barmou.
Lors de cette rencontre, le général Barmou a exprimé sa gratitude envers les autorités guinéennes pour leur soutien au Conseil national pour la sauvegarde de la patrie (CNSP), qui a pris le pouvoir au Niger le 26 juillet. Il a souligné les moments difficiles traversés par le Niger et les préoccupations du peuple nigérien face aux problèmes de sécurité et de corruption endémique. Le général Barmou a également évoqué la nécessité pour la sauvegarde de leur nation de prendre leurs responsabilités, faisant allusion au renversement du président nigérien élu, Mohamed Bazoum, le 26 juillet.
Une requête de soutien et de solidarité
La visite de la délégation nigérienne en Guinée témoigne de la volonté de la junte au Niger de renforcer ses alliances régionales en sollicitant le soutien de pays voisins. Le Colonel Mamadi Doumbouya, en qualité de chef d’État guinéen issu lui aussi d’un coup d’État, est susceptible de comprendre les défis et les pressions auxquels fait face le régime militaire nigérien.
La demande de soutien formulée par la junte au Niger montre la volonté de cette dernière de consolider les relations diplomatiques avec la Guinée, afin de faire face aux enjeux cruciaux qui se présentent à eux. Cette requête souligne également la solidarité qui unit les deux régimes issus de coups d’État récents.
Une lutte contre la corruption et l’insécurité
La délégation nigérienne a souligné les problèmes de sécurité et de corruption endémique auxquels est confronté le Niger, et qui ont conduit à la prise de pouvoir du CNSP. Cette lutte contre la corruption et l’insécurité est un enjeu majeur pour la junte nigérienne, qui cherche à restaurer la stabilité et la confiance au sein du pays.
La déclaration du général Barmou illustre l’engagement de la junte à prendre ses responsabilités pour assurer la sauvegarde de la nation, en mettant en avant la nécessité de s’attaquer à ces problèmes majeurs. Cette quête de stabilité et de respect de l’État de droit est au cœur des préoccupations de la junte au Niger.
Vers une alliance régionale pour faire face aux défis communs
La visite de la délégation nigérienne en Guinée peut être interprétée comme une volonté de la junte au Niger de renforcer les alliances régionales et de bénéficier du soutien de pays voisins face aux défis auxquels elle est confrontée. Cette démarche est un pas vers la consolidation des relations diplomatiques entre les deux pays.
Le régime guinéen, lui aussi issu d’un coup d’État et dirigé par le colonel Mamadi Doumbouya, est susceptible de comprendre les difficultés et les pressions auxquelles fait face la junte nigérienne. Ce rapprochement entre les deux régimes renforce leur solidarité et leur coopération dans la lutte contre la corruption et l’insécurité.
En sollicitant le soutien de la Guinée, la junte au Niger démontre sa détermination à surmonter les défis auxquels elle est confrontée dans le but de restaurer la stabilité et la confiance au sein du pays. Cette visite à Conakry marque un pas important vers la consolidation des relations diplomatiques et l’établissement d’une alliance régionale pour faire face aux défis communs.
Conakry s’oppose aux sanctions préconisées par la Cedeao contre Niamey
Dans un communiqué publié fin juillet, Conakry a exprimé son désaccord concernant les sanctions préconisées par la Communauté économique des États d’Afrique de l’Ouest (Cedeao) à l’encontre de Niamey, y compris une possible intervention militaire. La capitale guinéenne a également demandé à la Cedeao de reconsidérer sa position. Le Mali et le Burkina Faso, également gouvernés par des militaires, ont affiché leur soutien à Niamey.
La délégation nigérienne rencontre Conakry après le sommet de la Cedeao à Abuja
La visite de la délégation nigérienne à Conakry a eu lieu deux jours après un sommet de la Cedeao à Abuja, la capitale fédérale du Nigeria. Lors de ce sommet, les dirigeants ont exprimé leur volonté de résoudre la crise de manière diplomatique, tout en demandant le déploiement d’une “force en attente” en dernier recours afin de rétablir Mohamed Bazoum dans ses fonctions. Une réunion des chefs d’état-major de la Cedeao, initialement prévue au Ghana pour discuter des meilleures options pour le déploiement de la “force en attente”, a été reportée indéfiniment.
Médiation des chefs religieux nigérians à Niamey
Parallèlement, une médiation menée par des chefs religieux nigérians a eu lieu samedi à Niamey. Les chefs religieux ont rencontré des membres du régime militaire afin de tenter de trouver une solution à la crise actuelle.