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Le report des élections alimente les spéculations politiques et intensifie l'instabilité au Pakistan
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Le report des élections alimente les spéculations politiques et intensifie l'instabilité au Pakistan

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Le Pakistan nomme Anwar-ul-Haq Kakara comme premier ministre intérimaire avant les élections

Le sénateur peu connu Anwar-ul-Haq Kakara a été nommé premier ministre intérimaire du Pakistan, en attendant les élections qui auront lieu dans plusieurs mois. Ces élections se dérouleront sans la participation d’Imran Khan, le politicien le plus populaire du pays. Cette décision a été prise dans le but de donner une voix aux provinces les moins peuplées du pays.

Une coalition contre Imran Khan

Anwar-ul-Haq Kakara a été choisi pour diriger le gouvernement intérimaire par une coalition de deux partis politiques, la Ligue musulmane du Pakistan-Nawaz (PML-N) et le Parti populaire pakistanais (PPP). Ces deux partis, habituellement en conflit, ont décidé de s’unir pour évincer Imran Khan du pouvoir.

Imran Khan, qui a été destitué en avril 2022, a été condamné le week-end dernier pour corruption et est actuellement en prison pour une durée de trois ans. Ces derniers mois, les autorités ont réprimé sévèrement son parti, le Pakistan Tehrik-e-Insaf (PTI), avec des arrestations et des confrontations violentes entre manifestants et forces de l’ordre.

Des élections incertaines

Le Parlement a été officiellement dissous la semaine dernière et des élections sont prévues dans les trois prochains mois, selon la Constitution. Cependant, dans un climat politique tendu, il y a des spéculations sur un éventuel retard de ces élections, afin de stabiliser le pays qui fait face à des problèmes de sécurité, économiques et politiques.

Le gouvernement a également annoncé que la commission électorale avait besoin de temps pour redessiner les limites des circonscriptions électorales, suite aux récentes données du recensement.

Conclusion

Le Pakistan se prépare à des élections importantes, mais avec un leader d’opposition exclu et des incertitudes sur les délais, l’avenir politique du pays est loin d’être clair. La nomination d’Anwar-ul-Haq Kakara en tant que premier ministre intérimaire représente une tentative de donner une voix aux provinces les moins peuplées, tout en tentant de résoudre les problèmes internes auxquels le pays est confronté. Les mois à venir seront donc cruciaux pour la stabilité et l’avenir du Pakistan.

Le report des élections au Pakistan alimente les spéculations politiques

La commission électorale du Pakistan a refusé de commenter directement les rumeurs concernant un report des élections. Cette décision a été prise après que le ministre de l’Intérieur, Rana Sanaullah, ait clairement déclaré lors d’une interview à la télévision que “non, il n’y aura pas d’élections cette année”.

Le gouvernement intérimaire renforce son pouvoir de négociation avec les organismes internationaux

Le mois dernier, le Parlement pakistanais a adopté précipitamment une loi accordant au gouvernement intérimaire des pouvoirs renforcés pour négocier avec des organismes internationaux tels que le Fonds monétaire international. Cette mesure a suscité des spéculations supplémentaires sur un possible report des élections et suggère que le gouvernement en place pourrait rester en fonction pour une durée indéterminée. Certains analystes estiment que ce report pourrait donner aux principaux partenaires de la coalition au pouvoir le temps nécessaire pour élaborer une stratégie efficace contre le parti de M Khan.

Les conséquences politiques de l’éviction de M Khan

Depuis son éviction, M Khan a passé des mois à mobiliser ses partisans en organisant une série de rassemblements de masse et de longues marches. Pendant l’une de ces marches, il a été blessé par balle dans la jambe, qu’il a qualifié d’“tentative d’assassinat” orchestrée par ses opposants.

M Khan est un acteur politique majeur au Pakistan, mais les analystes estiment que son accession au pouvoir en 2018 était soutenue par les puissants généraux de l’armée pakistanaise. Cependant, au cours des mois précédant son éviction, il aurait perdu la faveur de ces généraux, ce qui aurait contribué à sa déchéance.

L’instabilité persistante au Pakistan amplifiée par les attaques islamistes

Depuis la prise de Kaboul par les talibans afghans en août 2021, le Pakistan a été le théâtre d’une augmentation des attaques revendiquées par les talibans pakistanais du Tehrik-e-Taliban Pakistan (TTP). Bien que distincts des talibans afghans, le TTP partage une idéologie islamiste fondamentaliste avec ces derniers. Cette recrudescence des attaques a créé une instabilité accrue dans le pays et a semé la peur parmi la population.

Au Pakistan, l’armée joue un rôle crucial dans toute élection, puisqu’elle a déjà organisé avec succès au moins trois coups d’État depuis la division de l’Inde en 1947. M Khan a pu bénéficier d’un soutien populaire lors de son accession au pouvoir, mais les analystes estiment qu’il n’a réussi cela qu’avec l’approbation des puissants généraux de l’armée, avec qui il aurait ultérieurement eu des désaccords.

La décision de reporter les élections au Pakistan suscite de nombreuses spéculations dans le pays, dans un contexte politique déjà tendu marqué par les conflits internes au sein des partis et les attaques terroristes. La situation reste incertaine quant à la date ultérieure de ces élections et à leurs conséquences sur le paysage politique pakistanaise.